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James Dean et sa Porsche 356 Speedster

L'autre jour, je tombe sur cet interview de James Dean, réalisé en 1955 durant le tournage de son dernier film Géant (Giant, 1956). Les derniers mots de l'acteur « Take it easy drive », sonnent comme une ironie du sort. Quelques jours après cet interview, James Dean trouva la mort sur une route de Californie, à bord de sa Porsche 550 spyder grise, baptisée « Little Bastard »



La Fureur de vivre



James Dean débute sa carrière comme acteur de théâtre à Broadway, dans une adaptation de l'Immoraliste, d'André Gide. Il est repéré par le réalisateur Elia Kazan qui lui propose un premier rôle au cinéma :  A l'est d'Eden (East of Eden), d'après un roman de John Steinbeck. Ce premier film révèle l'acteur et son talent pour le drame. Il reçoit, à titre posthume, l'oscar du meilleur second rôle masculin. On connait surtout James Dean pour son rôle principal dans le film de Nicolas Ray, La Fureur de vivre (Rebel Without a Cause), sorti en 1955 :  Le blouson rouge, la clope, le cran d'arrêt, la rage. Un appel pour toute une jeunesse n'ayant pas totalement oublié la guerre, cherchant de nouveaux symboles, de nouvelles limites.  Il y a beaucoup de James Dean dans le Dean Moriarty de Jack Kerouac (Sur la Route, 1957), chef de file de la "beat

generation" : Du passé faisons table rase, vivons l'instant et sans nous retourner. James Dean aimait vivre rapidement. Dans la ferme familiale de L'Indiana, où il est envoyé après la mort de sa mère, il se ballade avec une CZ 125cc, épatant ses copains de classe avec quelques fameuses cascades (Lee Raskin l'explique dans son livre James Dean At Speed). Sa passion pour la vitesse commence.



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« Little Bastard »

Les années cinquante, une belle époque pour la course automobile. C'est le temps de la Carrera Panamericana, la « Pan Am », où la course se fait sur route ouverte en suivant les normes de sécurité de l'époque, c'est à dire très limitées. James Dean découvre la compétition automobile durant l'année 1954 lors du tournage de « A l'est d'Eden » et il s'illustre rapidement dans quelques courses du sud de la Californie.


Affiche d'époque de la « Pan Am »


Ci-dessous, des photos couleur de James Dean et « Little Bastard » ainsi qu'une photo de l'épave après l'accident en septembre 1955.



Il achète tout d'abord une MG TD, puis une Porsche 356 speedster et enfin, la tristement célèbre 550 Spyder. La voiture est préparée par le célèbre George Barris, qui est, entre autre, l'homme qui réalisa pour le cinéma la première Batmobile.Elle arbore le numéro 130, peint en noir sur la carrosserie grise, ainsi que l'inscription « Little Bastard » à l'arrière de la voiture. C'était le surnom de James Dean, attribué affectueusement par le cascadeur Bill Hickman lorsqu'ils se tiraient la bourre : « We had a running joke, I'd call him Little Bastard and he'd call me Big Bastard ».


Il suffit d'entendre tourner le moteur d'une 550 spyder pour apprécier la puissance de l'engin.Il y a autour de la Porsche de James Dean, une histoire mystérieuse, une malédiction qui a fait couler beaucoup d'encre. Après l'accident de l'acteur le 30 septembre 1955, alors qu'il se rendait vers une course de voiture accompagné de son mécanicien Rolf Wütherich, des pièces de l'épave auraient été revendues, causant à chaque fois un nouveau drame, faisant de nouvelles victimes. En 1961, alors qu'elle était en transit « Little Bastard » disparut mystérieusement du camion qui la transportait de la Floride vers la Californie où elle devait être exposée. Voilà une histoire à raconter au coin du feu, lors des longues soirées d'hiver.


Texte par François



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